Rapport - Derrière les lignes ennemies - Fin de mission

Localisation: île de Molène, au large de la Bretagne, France

Equipe: вымпел, дружина 2 – Vympel, équipe 2

Opérateurs: Nicolaï Sobaka, Alexeï Vector, Makcim Bolkonsky, Beniamin Pozvonochnik, Giiom Sica

Objectif: Identification et suppression de la menace sur l’île – infiltration parmi les forces régulières

15 août 2014 – à bord de l’Amiral Kouznetsov – Océan Atlantique

Voilà plusieurs semaines que nous avons quitté Mourmansk pour rejoindre l’Océan Atlantique officiellement pour une mission de patrouille maritime à destination du Brésil. Tandis que les marins enchainent différentes manœuvres pour perdre les bâtiments de surveillance, les Morpeh sont dans l’attente du feu vert du responsable de l’opération, le général Ouloukov du GRU (opérations spéciales et renseignement militaire).

En effet, il va falloir une pirouette pour parachuter des soldats russes sur le sol français de l’île de Molène sans que la communauté internationale ne tombe sur la Mère Patrie. Ainsi, grâce à un odieux chantage à base de photos de petits garçons, les radars de la côte ouest de la France seront rebootés simultanément. Cela donnera une fenêtre de 2h à peine, ce qui empêche tout assaut héliporté, les aéronefs devant rejoindre l’Amiral avant que la couverture radar ne soit de nouveau enclenchée.

Nous serons ainsi parachutés et totalement isolés, le seul aérodrome local étant tenu par un contingent de l’armée française et notre flotte étant dans l’incapacité totale d’envoyer ses hélicoptères sans une bonne raison ou un moyen de faire taire les autorités françaises.

Le FSB aime l’ironie et c’est sous la couverture de membre du 45^ème Vdv, le régiment d’origine de nombre d’entre nous que nous avons été placés sous les ordres du Major Redjov. Ce jeune officier semble avoir une motivation à toute épreuve et ses ordres sont clairs : « se rassembler et détruire les positions françaises unes à une ».

Bon, ça ne va pas être facile de l’enfumer pour partir en quête de renseignements… Heureusement, le général Ouloukov appuie sur l’absolue nécessité d’une reconnaissance. En effet, ce vieux barbouse a parfaitement conscience qu’il nous faut trouver des éléments compromettants pour que la France taise notre intervention armée sur son sol.

16 août 2014

10h00 Ouloukov donne le feu vert pour le parachutage et toutes les équipes montent dans les appareils.

Comme pour tout saut opérationnel, le largage est aléatoire. La majeur partie des troupes se regroupe rapidement en bas de la côte en A1 près de la rivière et le commandant Redjov décide de lancer un assaut brutal sur Saint Paté sans reconnaissance.

De notre côté, nous sommes largué au nord-Est de C1, tout au sud de la zone, totalement isolés. C’est parfait pour notre mission et je demande immédiatement l’autorisation de faire une reconnaissance sur l’aérodrome sur le point Dien Bien Phu au lieu de rejoindre le gros des forces au Nord. Redjov est d’accord et débute alors notre progression.

Nous partons plein Est en passant non loin de Fort Camerone avant d’obliquer vers le Sud suite à un accrochage. Puis vint la traversée d’un pré toujours vers le sud puis plein Est pour rejoindre un chemin et se retrouver dans le dos de Dien Bien Phu. C’est donc sans coup férir que le camp russe a pris l’aérodrome. Je replis la Druzhina à la lisière à l’Est de l’aérodrome pour un repas bien mérité de 3min…

En effet, les français ont du être informés et nous devons nous défendre en transformant nos repas en un mélange immonde enfourné dans un sac ziploc ! Nous décrochons ensuite vers le Nord afin de harceler Camerone et de reconnaître les autres points, toujours dans l’espoir de trouver des preuves compromettantes pour la France. Cette phase a été chaude avec de multiples accrochages au cours des reconnaissances toujours plus au Nord vers le bas de la pente. La définition de points de replis et rassemblements précis a largement contribué au fait qu’aucune perte n’a été signalée.

Pendant ce temps-là, à la radio, le général Ouloukov, sans doute quelque peu nerveux, incendiait le commandant Redjov pour savoir s’il avait acquis des renseignements. Une fois un labo clandestin repéré et que nous avons achevé la reconnaissance du terrain, le général a annoncé qu’une espionne était infiltrée parmi les civils locaux et devait nous remettre des documents. Comme Redjov et ses troupes étaient prises à partie et en grande difficulté, je nous ai porté volontaire pour la récupération (en toute honnêteté bien sûr…).

Après un placement en toute discrétion et malgré la présence de sniper français, la récupération se fait sans encombre jusqu’à l’assaut impromptu d’une guêpe sur Binj qui m’obligea à faire une retraite rapide vers le bas de la pente afin de sécuriser tout le monde.

L’agent au nom de code « Foudre » me remit alors de nombreux documents dont les prochains ordres de mission de Redjov, les fiches de renseignement sur les civils présents, ainsi que des informations plus que sensibles. En effet, l’entreprise IWA (International Weapon Activity) utiliserait l’île comme base de développement et production d’un nouveau missile de classe Torpedo aux effets cataclysmiques. Une telle arme produite discrètement attirerait forcément l’ire de la communauté internationale sur une France déjà bien mal en point politiquement. Il y a d’ailleurs fort à parier qu’une autre nation est derrière cette activité et utilise outrageusement la France pour se couvrir au cas où… Ouloukov voulait bien évidemment acquérir les plans du missile et détruire les zones de production ainsi que les missiles déjà construits.

Rejoint par le commandant Redjov, je lui donne verbalement ses nouvelles consignes et mes conseils pour les accomplir tout en gardant précieusement les documents secrets. Les réguliers vont se charger de tous les objectifs purement militaires pendant que la Druzhina allait crapahuter et enquêter sur les missiles.

Alors que Redjov mène ses troupes à l’assaut de Camerone, nous partons vers Sierra, la base de production des missiles. Le site est protégé et peuplé de civils mais nous décidons de supprimer les mangeurs de grenouille présents dans l’espoir d’en apprendre plus sur l’endroit. L’assaut ne s’est pas tout à fait passé comme prévu et au lieu des 3 pax repérés, nous sommes tombé sur une quinzaine de français se retranchant derrière les leurs propres cadavres et les civils qu’ils étaient sensés protéger…

Cette pause non prévue nous permet de récupérer au dispensaire et surtout de manger notre sac de vomi savamment préparé quelques heures plus tôt à la dernière tentative de repas !

Le commandant Redjov nous rejoint au dispensaire et nous confie des explosifs pour détruire l’usine de construction des missiles Torpedo en Lucie. Encore un peu de marche et nous tombons sur trois mercenaires que nous parvenons à capturer. Après un interrogatoire poli et suite aux renseignements acquis sur leur compte, je tente un coup comme seul le FSB sait le faire :

Le pdg de IWA est réputé opportuniste et prêt à abandonné toute loyauté pour de l’argent (un vrai texan en résumé…). D’autre part, la SPS normalement alliée des français s’est fait trahir par ces derniers alors qu’ils affrontaient également le feu des réguliers russes de Redjov ! Ainsi, je propose à Sylent, le chef des mercenaires de rencontrer leur pdg afin de discuter de l’achat des missiles directement par le Kremlin. De notre côté, nous ne faisons pas sauter les bases de l’IWA et nous débrouillons pour que les réguliers n’agressent pas les mercenaires en plus d’un paiement substantiel.

Le rendez-vous est pris, Ouloukov informé et donnant son accord et quelques heures plus tard, après une approche tendue, la transaction est scellée. Le pdg vendant aux russes les missiles deux fois plus cher qu’aux français et le Kremlin faisant un virement en roubles et non en euros… Les mercenaires ayant l’air fortement désabusés, j’ai rajouté dans la balance des passeports russes pour tout le monde. En résumé, la SPS bosse pour nous et on paye grassement ! (au passage, ce n’était pas la peine de tenter d’être discret devant moi quand vous avez supprimé le journaliste encombrant, je vous aurais filé un coup de main avec plaisir…).

Alors que nous fêtions notre bonne entente au camp mercenaire (au sud de A1), le général Ouloukov me contacte en direct pour m’informer que Foudre s’est fait repérer et doit être exfiltrée en urgence par l’aérodrome dans les 30min. Elle n’a pas été capturée et s’est enfuie dans la verte mais sa position n’est plus sûre. Il m’informe qu’elle attend légèrement au nord de Fort Camerone qui est en train d’être assailli par les troupes de Redjov et que la Druzhina peut lui apporter un soutien par le flanc pour la récupérer.

Je me jette sur ma carte tout en observant mes gars qui ont l’air d’en avoir encore sous le capot malgré la fatigue. Voici la retransmission de la transmission avec Ouloukov :

Makcim Bolkonsky : Général, débrouillez-vous pour que Foudre se rende au Sud de Fort Camerone dans la plaine. On la récupère là et on l’exfiltre par Dien Bien Phu en faisant le grand tour !

Ouloukov : en moins de 30min, c’est impossible. Demande confirmation de votre demande !

Makcim Bolkonsky : plan confirmé mon général, on est parti !

S’ensuit un briefing de la Druzhina puis l’ascension vers Dien Bien Phu où tout le monde a joué son rôle à la perfection. Notre éclaireur qui me trouve un chemin sécuritaire et plus rapide que prévu et les autres qui assurent leurs secteurs pendant que je gère toutes les communications, utilisant une fois de plus les troupes de Redjov comme diversion…

La récupération et l’arrivée de Foudre à l’aérodrome a été validée à moins 1 min de l’échéance, faisant raisonner à mes oreilles cette citation de Mark Twain :

« Ils ne savaient pas c’était impossible alors ils l’ont fait »

Le général n’en croit pas ses oreilles à la radio et nous promet de nous décorer !

Ouloukov demande ensuite à toutes les troupes présentes de se replier pour la nuit afin de préparer les assauts du lendemain.

***

Le lendemain

Après notre prise de Dien Bien Phu en fin de journée la veille, tout le camp russe repart de ce point. Nous commençons donc la journée par une petite montée que nous commençons à bien connaître.

Le commandant Redjov nous rassemble ensuite par section pour une cérémonie. Après les dures heures de la veille, que ce soit en combat pur ou en guérilla/subversion, il a obtenu de l’état-major de décorer tous ses Morpehs et nous de l’ordre de Saint Georges. La cérémonie est informelle mais émouvante. Tout le monde est fier de servir côte à côte la Mère Patrie mais il faut repartir et les troupes françaises commencent déjà à lancer des assauts sur les positions russes.

De notre côté, nous reprenons notre chemin favori car nous avons rendez-vous au camp mercenaire pour réceptionner une caisse de missiles. Muni de notre nouvel indicatif « fougère », nous prenons contact avec les mercenaires. La livraison s’effectue très bien et nos nouveaux amis font tout pour nous faciliter la tâche, nous accompagnant sur une partie du trajet.

Et c’est reparti pour Dien Bien Phu où nous sommes attendus par une escouade française mais également par l’escouade Poltava infiltrée non loin. Bien coordonnés, nous lançons un assaut efficace et victorieux. Dien Bien Phu est pris, nous demandons l’extraction des missiles et de la Druzhina par la même occasion

Bercés par le doux son du rotor, nous indiquons aux mercenaires que leurs passeports les attendent à la frontière en contrepartie des plans qu’ils ont récupéré et à Redjov que notre mission étant accomplie, il devra se passer de nous…

En sommes, Bon baisers du FSB !!!

***

Conclusion (intrigue filée)

Cette opération a été rondement menée. En effet, grâce aux renseignements collectés sur le missile de classe Torpedo, il s’avère que ce dernier utilise des agents biotoxiques totalement interdits par les différentes conventions. De notre côté, nos scientifiques mettent au point un antidote au biotoxique, rendant inutile la production en masse des Torpedo. Un dur coup a été porté à l’Entité en réduisant presque à néant les efforts de sa branche scientifique/armement, l’IWA. Même si JR, leur pdg a été assassiné et remplacé par un pdg anti-russe, le mal est déjà fait. D’autant plus que l’agence de sécurité d’IWA a été retournée et ces mercenaires menés par Silent feront de solides alliés (tant qu’on les paiera…).

Ainsi, même si tactiquement, l’assaut sur l’île est un échec, le coup porté aux différents protagonistes est sans précédent.

Les français savent très bien qu’un missile est parti direction Moscou et ils ne pourront dénoncer l’assaut russe sur Molène sans s’exposer à un dur retour de bâton. Cette opération n’a donc jamais existé.

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