Rapport - Retour en Tchétchénie

Localisation: Raion de Charoïski, République Tchétchène, Fédération de Russie

Equipe: вымпел, дружина 2 – Vympel, équipe 2

Opérateurs: Beniamin Pozvonochnik, Giiom Sica

Objectif: Identification et suppression de la menace sur l’île – infiltration parmi les forces régulières

28 septembre 2014 – ministère de l’intérieur – Grozny

Home sweet home comme disent les ricains… Faut vraiment être un bouffeur de hamburger au cul tellement gras qu’il est incapable de sortir de son fauteuil ergonomique entouré d’une maison dans une banlieue classe pour pouvoir dire ça ! Moi, je suis tchétchène et ma vie n’est que combat.

Le ministère de l’intérieur de la République de Tchétchénie a fort à faire avec un groupe de rebelles indépendantistes du sud du pays. Les forces locales sont débordées et comme la République est fédérée à la Russie, il a été demandé des volontaires pour conseiller et soutenir mes compatriotes. Volontaire pour ce job… je devais l’être à la naissance…

 

Dimanche 28/09/14, zone n° 49, arrivé sur zone avec mon camarade Beniamin à 9.00 pour retrouver notre contact sur place Nicolaï Sven Hassel. En effet, est-ce une vague trace de son serment d’hypocrate alerté par les massacres des rebelles ou une forme d’inquiet pour ma santé mentale, mais quoi qu’il en soit, Binj a été très ferme sur sa venue.

Alors que nous embarquions dans l’Antonov à destination de Grozny, une estafette est venue nous livrer un petit cadeau du capitaine Bolkonsky. Dedans, la photo de notre contact, des photos satellites du terrain ainsi que les plans généraux du missile récupéré auprès de l’IWA un mois plus tôt sans que nous ne comprenions pourquoi pour cette mission… Mais qu’a encore manigancé cette vieille barbouze ?

Sven a pour tache de nous intégrer à une escouade de l'armée régulière (en tant que consultant..) en place qui lutte contre des rebelles indépendantistes depuis des semaines sans pouvoir les déloger.. 

Le moral des troupes est aux plus bas, dès qu’ils réussissent à reprendre une zone au prix de nombreuses pertes celle ci est reprise sans mal,  en raison du manque cruel de renfort et de matériel, notre arrivée est la bienvenue.

Premier point observé, les rebelles sont très bien armé et nombreux, d'après certains rapport et nos photos satellites  ils posséderaient des missiles dernière génération non identifiés.

Nikolaï Sven Hassel

 

Après un briefing rapide nous sommes intégrés à la section delta, commandée par le sergent TLM (s’il savait à qui il a à faire…). Notre première mission est de localiser le camp ennemi et de prendre des clichés de celui ci. Cette mission ne se fera finalement pas car trop d'escouades se font accrocher et notre soutien leur est indispensable...grrrrr

Mais cela ne nous empêche pas d’exercer notre spécialité et nous reconnaissons bientôt le camp ennemi. Cette reconnaissance permit d’identifier deux chefs rebelles parlant à un personnage qui ressemblait plus à un technicien qu'à un militaire. Il leur montrait des documents et leur énumérait des suites de chiffres et de lettres que l'un des deux chefs répétait à la radio, sûrement des codes de lancement !!!

Quelques minutes plus tard une déflagration dans le ciel , l'avion de ravitaillement de l'armée régulière est abattu par un missile sol air ... seul survivant un pilote... avec mes deux camarade russes, sous mon initiative et contre les ordres de notre sergent nous décidons de mettre fin à la vie du technicien et des chefs rebelles, la PKM en batterie au centre bien à couvert mes deux camarades à chacun de mes cotés, une pluie de plomb s'abattit sur le camp, le technicien tomba, de nombreuses pertes chez l'ennemi, mais les deux chefs rebelles gardèrent la vie sauve, suite à cela nous dûmes nous replier sous la pression adverse.

L'un des chefs rebelles (avec le pakol)

 

Retour au camp de base, nous avons une information capitale, l'ennemis possède des missiles, il faut localiser le site de lancement et leur mettre la pression.

Après une petite randonnée bien silencieuse en évitant toutes les patrouilles ennemies (ce fut difficile, nos camarades qui nous accompagnaient ont la gâchette facile, il fallut les réfréner..) nous parvenons à trouver le site de lancement..

Après une observation, les infos de notre contact étaient justes, notre présence était justifiée, l'IWA était bien là, les mêmes missiles que nous avons trouvé en France le mois dernier. Malgré la perte de leur usine de production et du secret des missiles, le nouveau PDG a du relancer la production en mode dégradé pour se refaire une santé financière.

Notre position change, un regard vers mes deux camarades, il n'est plus question de leur mettre la pression, il faut détruire cette rampe de missile. Je demande à notre sergent qu'il contacte notre QG pour des renforts, en effet je compte douze hommes, un technicien et un chef rebelle. Réponse du QG : aucun homme de disponible, repliez vous...

Et bien on ne nous a pas mis là par hasard, on va faire le job, à 5 contre 14.

Notre avantage, ils ne savent pas que nous sommes dans la zone, nous nous postons autour (bien que nos ordres soient de nous replier et que notre sergent ne soit pas d'accord..).

L'attaque en sous nombre

 

la PKM en batterie à travers de magnifiques couverts, Beniamin qui couvre nos arrière (un petit chemin qui aurait pu nous être fatal) Nicolaï sur ma gauche dans les mêmes couverts, le TP sur le point haut de la zone et notre sergent en appui.

Le TP faire la première victime, l'alerte est donnée, c'est là que l'expression « dans l’tas ! » prend tout son sens, la PKM a fait du mal, ils ne savent pas d'où viennent les tirs, un, puis deux, trois... Finalement la position est repérée, Beniamin me demande du renfort, le petit chemin commence à être saturé, le TP se bat avec un rebelle bien abrité et finit par le sortir, Nicolaï me couvre pendant que je nettoie le chemin… Enfin, nous lançons l'assaut sur la zone en direction de notre objectif, nous prenons position derrière les barricades de la zone de lancement, devant nous un homme derrière une barricade hurlant à ses hommes de nous repousser et ouvrant le feu sur notre position. J'épaule la PKM et le touche dans sa fuite. Seul le technicien a survécu à l'assaut.

Nous nous occupons des derniers hommes sur place et détruisons la rampe de missiles aux couleurs de l'IWA. Heureusement pour les locaux, la production dégradée de l’IWA n’incluait pas les neurotoxiques présents en France ni la protection d’une SSP aussi efficace que celle de Silent (passé à l’Est depuis…).

Nous demandons alors au QG une extraction de la zone. Aucune perte de notre coté, seulement un blessé.

Transmission radio :

Delta : QG ici Delta, demandons extraction zone de lancement, zone clair, missile détruits, chef rebelle tué, deux escouades out.

QG : QG pour Delta, vous êtes sérieux !!! Il fallait juste leur mettre la pression !!

Delta : et bien c'est ce que nous avons fait, ils ont la pression maintenant, à 5 contre 14 ..

Suite à la destruction en vol de l'avion de ravitaillement et le peu de matériel, d'hommes et de munitions restants à disposition pour maintenir la zone, nos deux chefs à qui nous étions rattachés décident leur évacuation par l’armée régulière...

Le camp démonté, un pilote blessé sur un brancard, des hommes au moral déjà bien entamé, cela ne parait pas si simple à extraire. Nous nous portons volontaires pour le transport du matériel histoire de ne pas affaiblir plus le moral des troupes.

Peu de temps après le départ, les premières embuscades ont éclaté, rapides avec peu d'hommes, de petites actions de guérilla qui firent des blessés... Suite à ces accrochages, l'un des commandants me recruta pour sa garde personnel (normal c'est moi qui avais la plus grosse entre les mains, ça a du le rassurer), mais il n'était rien pour moi qu'un aimant à plomb, sa garde je l'ai faite loin de lui, préférant protéger les nôtres.

Enfin le trajet ne fût pas si épique que cela, à croire que l'ennemi était là pour nous guider vers la sortie... L’hélico était à l'heure et tout le monde est bien rentré.

L'ennemi est en déroute

 

Chronologie des événements :

-mission de reco du camp ennemi avorté pour venir en renfort d'escouade accroché

-information concernant une zone de lancement de missile

-mission de localisation de la zone de lancement et pression sur les rebelles 

-retour au QG pour miam

-attaque du camp pendant notre repas (décidément..), ennemis repoussé sans mal

-mission de soutiens des zones prises, renfort

-mission de localisation du technicien vendeur de missiles / élimination

-évacuation de la zone suite au crash du ravitaillement, mission d'escorte des chef de l'armée régulière et du pilote blessé / mission accomplis ;

Conclusion :

-       La zone est pour l’instant abandonnée aux rebelles. Espérons que le gouvernement puisse réagir efficacement sans que nous ayons à déclencher la troisième guerre de Tchétchénie…

-       L’IWA était encore présente face à la fédération. Ses ressources sont bien plus larges que prévu mais nous leur avons à nouveau nuit efficacement.

-       L’IWA a quelque part dans le monde une usine de production de missiles dernière génération. Même s’ils ne sont actuellement pas équipés du neurotoxique et que la Russie possède le vaccin, cela n’en reste pas moins une grave menace. Trouver cette usine et qui les abrite devient une priorité absolue.

-       Trouver qui est derrière ce soutien aux rebelles tchétchènes est plus qu’urgent afin d’éviter une troisième guerre civile.